[(I. [*Cadre institutionnel des universités*])]
- a) Cadre général
Il n'y a pas de ministre de l'Éducation Nationale en Suisse. L'organisation du système éducatif y est conséquemment très décentralisée. Le circuit de la décision dans le domaine de l'éducation se répartit entre la confédération, les cantons et les communes et, pour tout dire, essentiellement entre les cantons où officient des directeurs de l'enseignement public également responsables politiques de l'éducation et de la formation. La Suisse compte 10 universités toutes gérées par les cantons. L'essentiel du financement de ces universités provient des cantons.
Les universités constituent-elles les seules institutions d'enseignement supérieur ou sont-elles relayées par d'autres établissements ?
- Parallèlement aux universités cantonales, deux Écoles polytechniques fédérales (EPF) relèvent, elles, de la compétence unique de la Confédération. Indépendamment de ces deux Écoles Fédérales, sept Hautes Écoles Spécialisées (HES) relevant elles aussi de la Confédération sont organisées en réseau depuis 1993. Elles regroupent plus de 60 établissements d'enseignement dont une quinzaine est responsable de la formation des enseignants.
- L'ensemble des trois types d'établissements supérieurs dont le fonctionnement est défini ci-dessus, auxquels viennent s'ajouter les écoles de formation professionnelle supérieure, est qualifié de « degré tertiaire ». Elles sont donc pensées dans un cadre unique dont les prétentions s'affichent cela dit ouvertement en termes de respect des différences entre les diverses institutions. La diversité linguistique est très présente dans ces établissements.
- La Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) rassemble périodiquement les 26 ministres cantonaux de l'instruction publique afin de coordonner une politique suisse de l'éducation sans pour autant viser l'uniformisation de ces différentes institutions.
- b) Cadre légal : comment la loi organise-t-elle les université
A l'horizon de 2008 est envisagée une nouvelle loi cadre de portée fédérale.
Elle régira l'ensemble des « hautes écoles » (universités, HES, HEP). Plusieurs objections ont été adressées à une première version du document livrée en 2006. Parmi elles, on trouvait l'absence d'objectifs clairs ainsi qu'une typologie des hautes écoles trop vaguement formulée.
La nouvelle loi cadre devrait être appliquée d'ici 2010. Le pilotage de l'ensemble du « paysage des hautes écoles » sera assuré par une conférence des collectivités fédérales et cantonales. Cette instance sera le seul organe politique susceptible d'assurer le pilotage du paysage suisse de l'enseignement supérieur.
A l'usage, trois types d'exigences sont censées permettre l'évaluation de cette loi :
– que cet organe s'en tienne strictement au pilotage de l'ensemble du « paysage suisse des hautes écoles »,
– que ses tâches soient définies de manière exhaustive dans la loi,
– qu'il n'intervienne pas dans les décisions et les processus qui se produisent dans le cadre de chaque haute école, entre les hautes écoles ou avec leurs organes juridiques.
[(II. [*L'accès aux université*])]
- a) Conditions d'admission à l'Université (obtention d'un diplôme, passage d'un examen ?)
- Pour les étudiants suisses, à l'entrée de l'Université de Genève, par exemple, sont requis : un certificat de maturité gymnasiale, un certificat de maturité suisse, le baccalauréat universitaire (Bachelor) -pour entrer en Master- délivré par les hautes écoles spécialisées, les hautes écoles pédagogiques, les hautes écoles de musique et les hautes écoles d'arts appliqués.
– Les étudiants étrangers sont soumis à des examens complémentaires en vue d'entrer dans les hautes écoles, mais aussi à un examen de langue. Si le diplôme (baccalauréat ou autre) n'est que partiellement équivalent à un titre exigé par l'université à laquelle postule un étudiant, il devra passer un examen d'entrée.
500 francs suisses par semestre, à l'Université de Genève Il existe des aides financières publiques qui peuvent être accordées à tous les étudiants (quelque soit le canton de leur lieu de résidence) ainsi que d'autres aides spécifiques au canton ou bien encore liées au domaine de formation.
Il existe différents types d'aides
- Les bourses ou prestations financières allouées à fonds perdu (non remboursables). Par exemple, 700 euros par mois à l'EPF de Lausanne.
- Les prêts sont des aides financières accordées pendant la formation et remboursées par acomptes réguliers dès la fin de la formation.
- Les allocations d'études sont une aide financière dont le montant dépend du revenu familial.
- Il existe aussi des possibilités d'exonération ou de remboursement des frais d'études qui correspondent à une aide financière accordée aux étudiants bénéficiant d'une allocation d'études ou poursuivant leur formation hors du canton.
- En cas de mobilité étudiante vers un établissement universitaire suisse, le montant des bourses atteint le maximum prévu par l'AUF (Agence Universitaire pour la Francophonie), à savoir 700 à 1100 Euros selon le type de mobilité.
[(III. [*L'organisation des études*])]
- a) Les types de formations (courtes, longues, professionnalisantes ?)
Le domaine de la formation professionnelle supérieure est constitué par toutes les autres formations de degré tertiaire que celles mentionnées préalablement ci-dessus pour les diplômes universitaires. Ces formations préparent au brevet fédéral ou au diplôme fédéral.
Les universités pratiquent le système LMD en 3/5/8. Trois ans, soit 180 crédits ECTS sont nécessaires pour l'obtention d'un bachelor et un an et demi à deux ans (90 à 120 ECTS) sont nécessaires pour obtenir le titre de Master.
La pré-selection s'applique uniquement en médecine et toutes les autres directions d'études sont ouvertes à tout titulaire d'une "maturité" (ou d'un titre équivalent). Le jugement s'effectue en termes d'aptitude de la candidate ou du candidat à accomplir des études ou une profession définie. La sélection intra-universitaire s'opère par le biais des examens. Il s'agit d'une évaluation qualitative des connaissances de l'étudiant. Il arrive néanmoins que ces mêmes examens servent à définir le nombre d'étudiants admissibles pour le cycle suivant.
[(IV. [*La recherche*])]
- a) Le financement
Les groupes de recherche sont localisés pour l'essentiel dans les universités et financés par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Le FNS soutient les jeunes scientifiques dans leurs travaux dans quatre catégories principales de disciplines : les sciences humaines et sociales ; les mathématiques, les sciences naturelles et sciences de l'ingénieur ; la biologie et médecine, et les programmes nationaux de recherche, consacrés à des études interdisciplinaires portant sur des questions d'intérêt national. Créé en 1952 sous la forme d'une fondation de droit privé propre à garantir l'indépendance et la gestion autonome de la recherche helvétique, cette institution encourage plus largement la recherche dans toutes les disciplines sur mandat de la Confédération.
- b) Le classement
Deux établissements d'enseignement supérieur suisses figurent dans le classement de Shanghai : l'institut technologique fédéral de Zürich est 27e ; l'Université de Zürich est 58e.
Sites à consulter :
