[(I. [*Cadre institutionnel des universités*])]
- a) Cadre général
A l'issue du secondaire, les étudiants italiens ont le choix entre 3 grandes filières : la formation technique supérieure, la haute formation artistique et musicale ou la formation universitaire.
Cette dernière comprend soixante-dix-sept institutions qui accueillent 1,8 millions d'étudiants et 57 400 enseignants-chercheurs et chercheurs. Ces institutions sont, en grande partie, publiques mais la création d'universités privées est autorisée depuis 1991 et leurs diplômes reconnus par l'État.
Le système universitaire se compose donc de cinquante-six universités d'État polyvalentes (università degli studi), de treize universités privées (libere università), de trois universités technologiques supérieures (Politecnici) qui dépendent des régions (l'une spécialisée en architecture, les deux autres en ingénierie), de trois écoles supérieures et de deux universités pour étrangers à Sienne et à Pérouse.
- b) Cadre légal
Le principe d'autonomie des universités est inscrit à l'article 33 de la constitution de la République italienne depuis 1948.
Les compétences en matière d'enseignement supérieur sont partagées entre l'État, les Régions et les universités. Le ministère de l'Éducation, de l'Université et de la Recherche (MIUR) définit les axes prioritaires d'enseignement et de recherche en fixant notamment les cadres de définition des intitulés et des contenus des diplômes, finance les établissements publics d'enseignement et de recherche et participe aux coopérations internationales. Les Régions sont compétentes dans la formation professionnelle ou formation technique supérieure, et dans les formations post-secondaires courtes. Les Régions gèrent également les œuvres universitaires tels les logements universitaires, les bourses d'études et la médecine préventive. Les universités italiennes bénéficient d'une autonomie administrative, financière, budgétaire et, depuis 2000, pédagogique. Chaque université est libre de s'organiser selon les décrets de son Président. Au sein des universités, les pouvoirs sont répartis entre le Président, le Sénat Académique et le Conseil d'Administration.
[(II. [*L'accès aux universités*])]
- a) Conditions d'admission à l'Université
Chaque université italienne peut fixer ses propres conditions d'admission mais généralement, pour intégrer un premier cycle universitaire, le diploma di instruzione secondaria di secondo grado (Baccalauréat) ou son équivalent et une formation initiale appropriée sont nécessaires. L'aptitude des étudiants à suivre une formation universitaire peut être mesurée par un test d'orientation. Si la formation initiale ne correspond pas au cursus choisi, dans certaines universités, les étudiants peuvent être admis mais doivent assister à des cours complémentaires durant l'année.
L'accès à certaines facultés, comme celles d'architecture, de médecine et de chirurgie notamment, est subordonné à la réussite d'un examen d'entrée en raison du numerus clausus.
Les étudiants étrangers sont sélectionnés sur épreuves, notamment un test d'italien.
- b) Frais d'inscriptions et de scolarité
En premier lieu, les étudiants doivent s'acquitter pour toute inscription d'une taxe régionale destinée à alimenter les œuvres universitaires.
Dans les universités publiques, les frais d'inscription et de scolarité varient de 800 à 1 500 euros en moyenne et sont fonction du revenu familial de l'étudiant et du cursus choisi.
Les frais d'inscriptions dans les universités privées sont beaucoup plus élevés.
- c) Aides aux étudiants
Les Régions, aidées d'un fond national, dispensent aux étudiants des bourses au mérite et des bourses sur critères sociaux dont les modalités de versement et les montants varient en fonction de la situation sociale de chaque étudiant et de son niveau d'étude. Le montant de ses bourses s'élève au maximum à 4 500 euros par an pour les deux premiers cycles.
Chaque université a également la possibilité de créer son propre système de bourse, indépendant de celui de l'État, afin, par exemple, d'attirer les meilleurs étudiants.
Le système des prêts est peu développé.
[(III. [*L'organisation des études*])]
- a) Les types de formations
Depuis 2001, le système universitaire italien est passé au système LMD (3/5/8). Cela lui a permis de gagner en transparence et en cohérence et a provoqué une augmentation des étudiants, italiens comme étrangers. C'est l'un des premiers pays à avoir adopté ce système.
La laurea (licence) s'obtient en trois ans. Le premier cycle universitaire, associant enseignement général et professionnel, est censé permettre, outre la poursuite du cursus jusqu'au doctorat, un accès direct au monde du travail.
La Laurea magistrale ou specialistica (Master) s'obtient en deux ans. Pour s'y inscrire, il faut avoir obtenu la Laurea ou un diplôme équivalent. Si la spécialité choisie en Laurea specialistica est trop éloignée du cursus suivi en Laurea, des cours de mise à niveau sont proposés. En moyenne, les étudiants obtiennent la Laurea magistrale à 27 ans.
Une fois la Laurea magistrale obtenue, les étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études peuvent s'inscrire en Dottorato di ricerca (doctorat) pour une durée de trois à quatre ans.
S'ils ont obtenu soixante crédits de plus que le nombre requis pour obtenir la Laurea ou la Laurea magistrale, les étudiants peuvent s'inscrire en Master (Master professionnel) d'une durée d'un an. Ce dernier diplôme est universitaire et non d'État.
Il existe également en Italie des Écoles de spécialisation à numerus clausus (Scuola di specializzazione) accessibles soit après la Laurea soit après la Laurea magistrale. Ces écoles dispensent des enseignements directement professionnalisants à destination notamment des futurs enseignants, des avocats, ou des médecins. Selon les filières, le Diplôme de Spécialisation (Diploma di Specializzazione) qu'elles décernent s'obtient après deux à six années d'études supplémentaires.
Les études d'odontologie et de pharmacie ainsi que celles consacrées à la formation des magistrats, des notaires ou des avocats bénéficient d'une organisation spécifique. Ces disciplines conduisent en cinq ans et en un seul cycle à la Laurea magistrale qui autorise la poursuite d'études en doctorat ou dans des écoles de spécialisation (Scuola di specializzazione).
Les études de médecine se déroulent en un seul cycle de six ans qui ouvre ensuite sur des formations spécialisées, dispensées par les Scuola di specializzazione, d'une durée de trois ou quatre ans.
[(IV. [*La recherche*])]
- a) L'organisation de la recherche
La recherche publique (qui représente plus de la moitié de la recherche italienne) se déroule en majeure partie au sein d'Instituts publics de recherche. La recherche universitaire ne représente que 30% de la Recherche publique.
Les instituts publics de recherche dépendent, à quelques exceptions près, du Ministère de l'Instruction, de l'Université et de la Recherche (MIUR). Le plus important d'entre eux est le Consiglio Nazionale delle Ricerche (CNR, équivalent du CNRS). Il n'est plus autonome, en matière de choix des programmes scientifiques, depuis 2003 et doit suivre les directives gouvernementales.
L'Italie compte un faible nombre de chercheurs. En effet, le nombre total de chercheurs est de 66 110 (2000), ce qui représente 2,8 chercheurs pour 1000 actifs (1999) alors que la moyenne européenne se situe environ à 5,4 chercheurs pour 1000 actifs. Enfin moins de 4 000 étudiants par an s'engagent dans la préparation d'un doctorat.
- b) Le financement de la recherche
Le budget de la Recherche italienne est parmi l'un des plus bas des pays industrialisés. En 2002, il représentait 1,16% du PIB.
Le CNR est financé à 70% par l'État et à 30% par les bénéfices issus de ses propres travaux.
Dans le secteur public, les chercheurs sont recrutés par un contrat national collectif renouvelable tous les quatre ans. Les universités et les organismes de recherche peuvent librement planifier la carrière des chercheurs et fixer leur rémunération. En moyenne, les chercheurs italiens gagnent 12 337 euros par an les quatre premières années, et 42 000 euros par an après dix ans de Recherche.
- c) Classement
En 2003, l'Italie occupait la 9è place pour le nombre de brevets européens pour 1000 chercheurs, précédant la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Japon et la 6è place pour le nombre de publications scientifiques pour 1000 chercheurs précédant la France, l'Allemagne et les États-Unis.
L'Italie compte six universités parmi les deux cents premières au classement de Shanghai. La première, l'Université de Milan, figure à la 134e place.
Sites à consulter :
Site du Ministère de l'Université et de la Recherche italien
Eurydice, Réseau d'information sur l'éducation en Europe
Rapport sur l'enseignement supérieur en Italie daté de 2003 disponible sur le site « Bulletins-électroniques.com »