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Entretien avec Guillaume Houzel, Président de l’Observatoire national de la Vie Étudiante

 

Enquête préparatoire à la journée d'Études II du 25 avril 2007

 « Les formations universitaires face aux exigences de la professionnalisation. Savoir et employabilité »

Compte-rendu de l'entretien avec Guillaume Houzel,
Président de l'Observatoire national de la Vie Étudiante (OVE)

Présentation de l'Observatoire national de la Vie Étudiante, par Guillaume Houzel

     Créé par un arrêté ministériel qui remonte à 1989, l'Observatoire est chargé d'assumer un double rôle de conseil et d'expertise quant à l'articulation entre la vie matérielle et les conditions de réussite des étudiants. L'OVE est doté d'une part d'un conseil dont une des originalités est la parité établie entre les personnalités et les représentants des organisations étudiantes, et d'autre part d'un comité scientifique qui garantit la rigueur des études faites. Cependant il n'a pas à proprement parler de statut et se trouve partagé entre la Direction de l'Enseignement Supérieur (DES) et le Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires (CNOUS).

Les enquêtes de l'OVE sont effectuées par une équipe permanente spécialisée sur des enquêtes statistiques lourdes, comme celle qui est faite depuis 5 vagues, qui s'intéresse aux conditions matérielles de vie des étudiants et leurs comportements, plus particulièrement liés au logement, à la santé, aux ressources et aux emplois du temps des étudiants. Cette enquête est particulièrement massive puisqu'elle est adressée désormais à environ un étudiant d'Université sur quinze, auxquels il convient d'ajouter un échantillon d'élèves de classes préparatoires, de formation au Brevet de Technicien Supérieur – BTS, et, depuis 2006, d'écoles d'ingénieurs ou d'écoles culturelles ; elle recueille régulièrement plus de 20 000 réponses (en 2006 plus de  30 000) à un questionnaire comportant plus de 200 questions. Elle a lieu tous les trois ans. Cette enquête triennale est complétée par des études plus spécialisées, dont deux viennent de s'achever : une sur les politiques de vie étudiante conduites par les universités et une sur les étudiants étrangers (soit 1700 étudiants, afin de mieux connaître les conditions de vie de ces étudiants, les raisons de leur choix de la France et leurs projets après la fin d'études).

En outre, l'OVE s'est lancé dans la publication d'« états des savoirs », comme portant sur diverses questions comme le passage entre le secondaire et le supérieur, l'abandon d'études ou encore la territorialisation de la vie étudiante.

Questionnaire

1. La question de la professionnalisation est-elle vécue comme un problème par les étudiants, et notamment un  problème contenant ici une dimension de spécificité?

Nous n'avons pas vraiment de question directe sur ce sujet, mais trois peuvent s'y apparenter : celle portant sur la satisfaction des étudiants devant les services d'orientation et d'information, celle demandant aux étudiants vers quel niveau d'études ils souhaitent aller, et celle leur demandant s'ils souhaitent devenir fonctionnaires ou se diriger vers le secteur privé.

Il est tout d'abord possible de distinguer deux choses. D'une part, dans le supérieur, les SCUIO sont relativement bien fréquentés. D'autre part, le devenir des étudiants semblait les préoccuper surtout il y a une dizaine d'années, après le mouvement au sujet du Contrat d'Insertion Professionnel (CIP) de 1994, ce qui a décru au cours de la période 2000-2003.

Au-delà des études, il est peut-être possible de dire qu'il y a un vrai problème d'horizon, dans un rythme de vie qui pousse à l'immédiat, sans projection à long terme. Il y a donc une tension entre une inquiétude profonde sur le devenir professionnel, avec une intériorisation des fluctuations rapides du marché du travail, et l'impossibilité de se projeter à trop long terme. On sent, par ailleurs, au moyen de l'indicateur de la dépense en livres, une distance plus grande à l'égard de l'académisme et un goût plus prononcé pour la professionnalisation ou pour les compétences pratiques.

2. Pensez-vous que les étudiants ont une claire perception des véritables problèmes de la professionnalisation, en particulier une perception claire des savoir-faire qu'ils acquièrent dans leurs formations, ou encore des emplois qui pourront y correspondre ?

Non, au problème d'horizon correspond un problème de projection. En outre, nous avons un clair problème de débat public sur la question. Les étudiants endossent superficiellement un discours dominant marqué par l'intérêt de l'adéquation entre formation et débouché. Mais ce discours pourrait changer rapidement et ne s'articule pas à la conception d'emplois précis. Donc ils veulent qu'un débouché soit assuré, et ce d'autant plus que le système scolaire est, avant le supérieur, très encadrant. Il nous manque un double système d'information : dans les premières années, sur les chances de succès en fonction de leurs profils, et au niveau des débouchés (problème soulevé par les « projets personnels professionnels »). Les prises de conscience du problème de la professionnalisation sont donc inégales. La dernière en date remonte aux filières « Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives » (STAPS), dont on s'est aperçu qu'elles orientent majoritairement vers l'animation plutôt que vers l'enseignement. Il convient, à cet égard,  de distinguer entre la réalité de ce qui se passe, les projections et les inquiétudes, et la nécessité d'une information entre les deux.

3. Est-ce que vous pensez que la question de la professionnalisation est perçue différemment selon les types de formations ? En outre, y a-t-il une évolution de la perception de la question au fur et à mesure de la poursuite des études ?

Il y a plusieurs facteurs qui expliquent la diversité de perception des besoins professionnels. Au-delà des différences liées aux types d'études, il y a des différences liées aux milieux sociaux, tant dans la perception de la professionnalisation que dans le comportement des futurs professionnels. On peut toutefois constater deux choses. D'une part, une des difficultés de la professionnalisation est liée au fait que les recruteurs privés font mal la différence entre les différentes spécialités (d'où l'importance des filières d'anciens) et choisissent souvent en fonction de la rapidité des études plus qu'en fonction de la spécialisation des diplômes (comme le montre une thèse d'économétrie de Grenoble sur les docteurs en biologie). D'autre part, on s'aperçoit que les étudiants cherchent à rester dans l'optique de leurs formations.

En ce sens, le système d'information doit intégrer la multiplicité de ces facteurs.

4. Est-ce que la perception de la professionnalisation se modifie lors de l'entrée dans la vie active ?

Évidemment. On a ces temps-ci pas mal d'essais sur la situation de l'Université mais peu d'analyses rigoureuses. La transition peut être longue et n'est pas forcément liée aux types de travaux alimentaires qu'ont pu faire les étudiants au cours de leur vie universitaire. En fin de formation, la perception est un peu hasardeuse et se fait rapidement.

5. L'Université doit-elle donner aux étudiants les moyens de leur professionnalisation ?

L'Université est clairement en deçà de ce qu'elle pourrait faire, ce qui explique les réassurances que cumulent les étudiants sous la forme de cursus multiples et allongés, et ce que corrobore d'ailleurs une forme de frilosité des entreprises à recruter des gens qu'ils vont devoir former. Il manque donc à la fois une culture et des dispositifs.

6. Est-ce que vous partagez le sentiment des étudiants ou est-ce que vous auriez tendance à grossir le trait ?

Beaucoup d'étudiants sont effectivement dans le flou et ce n'est pas forcément un mal, mais l'Université pourrait quand même actualiser son rôle. Par exemple, l'Université ne s'est pas sentie concernée dans les années 50 par la thématique de la formation continue ou, plus tard, par la question de la professionnalisation. L'Université reste globalement une école professionnelle des enseignants et reste, dans l'ensemble, insuffisamment imaginative  concernant les autres formations professionnelles.

En outre, il faudrait accompagner le chemin des étudiants vers l'indépendance. Il y a un mouvement paradoxal de plus grande indépendance des jeunes et d'allongement de la durée d'études. Il n'y a pas de dispositif d'émancipation.

7. Vous vous préoccupez donc de la relative sensation de confort illusoire des étudiants qui ne se soucient pas de ce qu'ils vont faire après leurs études ?

J'observe cette situation et je ne crois pas raisonnable de demander ce dépassement aux seuls étudiants. Dans les orientations du Ministère, il y avait quelque chose de directif qui, sans aller jusqu'à la sélection à l'entrée de l'Université, tendait à repérer ceux qui ont les chances les plus faibles afin de tâcher de les décourager ou de les prévenir des risques qu'ils ont à s'engager dans certaines formations. Il faudrait donc développer la diffusion de l'information quant aux chances de réussite. Il faut accompagner l'étudiant à faire ses choix, comme dans le cas des projets personnels de professionnalisation. La thématique de l'éducation au choix n'est pas assez présente dans notre culture éducative.

8. Est-ce que vous pensez qu'il serait pertinent de créer des agences d'information sur la professionnalisation, afin de combler le vide entre formation et marché ?

Il faut certainement des dispositifs, mais il faudrait respecter la diversité de situation des établissements et il ne faudrait pas déconnecter cela des formations et des UFR. Un service central de formation ne serait pas forcément judicieux car il risque de segmenter l'Université. En outre, il faut comprendre que la tâche de la professionnalisation ne ressort pas que de la responsabilité des universités. Les entreprises sont elles-mêmes souvent velléitaires et autistes. Il faudrait trouver de leur côté des dispositifs d'adaptation qui leur permettent de clarifier leurs attentes. Les contrats d'adaptation sont pour l'instant réservés aux étudiants les moins performants. Je suis assez content que l'alternance se développe en Université, et l'Université fait souvent preuve de plus d'initiatives que les entreprises. Mais l'adaptation forcenée de l'Université n'est pas nécessairement souhaitable, dans la mesure où une formation trop entrepreneuriale risquerait d'être rapidement dépassée et ne pas donner aux étudiants les conditions de leur adaptation future aux évolutions des entreprises. Il faut une meilleure complémentarité des rôles, et non leur confusion.

(Entretien réalisé par Geoffroy Lauvau et Ludivine Thiaw-Po-Une, transcrit par Geoffroy Lauvau et Ludivine Thiaw-Po-Une, relu par Guillaume Houzel)

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