Responsable : Marie-Pauline Chartron | |
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Membres réguliers : Alain Renaut | Membres associés : |
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Présentation
Les pensées et théorisations s’inscrivant sur l’orbite des féminismes et ayant recouru au concept de « genre », d’abord aux États-Unis, puis en Europe, ont été élaborées à partir de la fin des années 1960. Indépendamment de la discussion qu’ils peuvent appeler sur tel ou tel point, ces travaux fournissent des schémas d’intelligibilité des catégorisations et différenciations qui sont produites socialement et globalement entre les êtres humains en tant qu’ils sont des êtres sexués.
Ces différences qui se développent et se reproduisent sous des formes multiples irriguent les identités collectives aussi bien que particulières, et instaurent des rapports genrés déchiffrables comme des rapports de pouvoir mettant en jeu, directement ou indirectement, le corps et les corps.
À l’égard des inégalisations issues de ces rapports de genre asymétriques, tout indique que, bien qu’ayant été identifiées comme intolérables, elles ne sont pas encore véritablement ou pas totalement entamées par les dispositifs institutionnels supposés les abolir (conquête de droits, éducation, égalisation des chances, etc.). À mesure que la conscience des inégalités se précise, le combat contre les inégalisations semble ainsi en faire surgir de nouvelles qui n’étaient pas aperçues auparavant. À la faveur de ce processus, il n’est pas impossible que le « féminisme libéral », dont l’enjeu était l’octroi aux femmes des mêmes droits et libertés que ceux des hommes, puisse trouver certaines de ses limites, que d’autres féminismes, post-marxistes ou matérialistes par exemple, ont contribué et contribuent à reformuler, tout en y trouvant peut-être aussi certaines de leurs propres limites.
Les études développées selon cet axe explorent et questionnent ces limites, et s’efforcent de les déplacer, en tentant d’aborder de manière réflexive et critique des situations demeurant complexes et problématiques, y compris extrêmes (violences et formes d’atteinte à l’intégrité physique, mentale et morale). Les recherches entreprises se soucient également de donner toute sa place à l’intersection des questionnements du féminisme et de ceux du multiculturalisme dans le contexte d’un monde globalisé : elles prennent ainsi aussi acte de ce qu’il peut y avoir d’injustifiable et d’extrémisé dans les écarts de conditions ou de qualité de vie des femmes selon les régions du monde auxquelles elles appartiennent.