Responsable : Geoffroy Lauvau | |
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Présentation
Quelle justice après les injustices ? Après une dictature, après les souffrances, après les discriminations, après les violences, comment se peut concevoir et pratiquer la réconciliation entre deux peuples ou entre différentes parties d’une même population ? Au Rwanda après le génocide des Tutsis, en Bosnie après les viols et les meurtres de masse de Srebrenica ou le siège de Sarajevo, un jour, ici ou là, après Daesch et Boko-Haram, suffit-il et suffira-t-il que l’alliance de la force et du droit se soit imposée pour que la paix remplace la guerre ? Suffit-il même que les responsables ou les exécuteurs se trouvent jugés par des tribunaux conventionnels, y compris internationaux, pour que les consciences des personnes soient en confiance les unes avec les autres et avec elles-mêmes ? Quels sont les conditions et les critères d’une transition réussie ? Doit-elle être démocratique dans son processus, ou démocratique dans ses moyens, ou encore ne pas entretenir nécessairement, comme le soutiennent certains praticiens de la « justice transitionnelle », de relation avec l’idée démocratique, mais se réduire à une question de moyens bien (intelligemment) utilisés ? Une transition réussie suppose-t-elle avant tout la fourniture de tels moyens et l’utilisation de procédures ? Ou requiert-elle, même de façon déflationniste, la pensée partagée de certaines fins sans la considération desquelles il sera difficile d’échapper à l’encombrement de la mémoire par le souvenir de ce qui se sera passé dans une séquence qu’on n’aura pas pu juger ? Entendre « juger », non pas au seul sens de la mise en procès des responsables, mais de l’appréciation de ce qui s’est passé. Bref, peut-on comprendre et apprécier un processus auquel on tente de s’arracher sans recourir à la considération d’une fin, et si c’est le cas, celle-ci peut-elle être conçue autrement que par rapport à un horizon démocratique conçu comme un horizon de sens, et ce, quel qu’en soit le sens ?
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