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Après l’autonomie, que faire pour les universités ?

Après l’autonomie, que faire pour les universités ?

Article paru dans Le Monde du 17 juillet 2007

Tout aura été reproché, ou presque, à un projet de loi pourtant conforme à ce qui avait été annoncé. Il en faisait trop pour les conservateurs, y compris de gauche, inquiets de voir l’Etat poser des limites à son propre pouvoir. Il n’en faisait pas assez pour les libéraux, y compris de droite, navrés de voir que la loi n’instaurait pas un principe de franche concurrence entre les universités. Déçus aussi ceux qui souhaitaient une sélection à l’entrée.
Le texte une fois voté, le temps des espoirs et des regrets sera vite dépassé. Certes la loi n’aura pas tout résolu. Elle aura cependant créé les conditions à partir desquelles de plus vastes chantiers devront s’ouvrir, y compris dans les universités. Il leur faudra en effet se saisir des pouvoirs que leur donnera l’autonomie pour entamer elles-mêmes un travail d’analyse, de délibération et décision. Ce processus devra-t-il s’accompagner d’un nouveau cadrage législatif ? Ce n’est pas certain, du moins sur deux des trois chantiers désormais prioritaires.

D’abord celui des premiers cycles. Le principe de la sélection à l’entrée ayant été écarté, il faut cesser d’attendre d’une réforme qui eût rompu avec toute notre tradition universitaire la solution des problèmes induits par la massification des premiers cycles et par l’hétérogénéité de leur public. Dans nos premiers cycles, comment transformer, en trois ans, un élève en un étudiant ? Question qu’il faudra enfin prendre à bras le corps: quelle formation dispenser afin que les élèves arrivant des lycées deviennent des étudiants proprement dit, capables par exemple de mener à bien des activités de documentation, de s’exprimer par écrit et oralement de façon correcte ou de communiquer en anglais avec le monde scientifique extérieur à nos frontières ? Il faudra trouver les moyens d’offrir à une plus large part de ce public si diversifié davantage de chances de ne pas seulement, pendant un an, voire pendant un semestre, faire un tour de piste dans nos universités. Davantage de chances, non pas d’obtenir tous les mêmes résultats, mais de réussir comme ils auraient réussi, avec leurs qualités et par leurs efforts, s’ils avaient eu une autre trajectoire sociale, personnelle, scolaire.

Un deuxième chantier concernera surtout les masters. Une fois l’élève issu du lycée transformé en un étudiant, la question surgit de savoir comment transformer un étudiant soit en un jeune chercheur (entreprenant, au-delà du master, un doctorat), soit, plus souvent, en un « professionnel » capable de convaincre les recruteurs publics ou privés qu’il peut investir dans un emploi ses connaissances et ses compétences. Ce chantier de la professionnalisation des formations est à peine ouvert aujourd’hui. Il ne pouvait guère l’être jusqu’ici : d’une part, cette question ne pouvait être réglée par une loi ou par des circulaires nationales ; d’autre part, les initiatives locales se trouvaient limitées par l’obligation de les gérer sur des fonds publics dont la mobilisation exigeait un contrôle en amont par l’Etat. C’est pour libérer ce genre d’initiatives qu’une gestion plus rapprochée et un contrôle prenant la forme d’une évaluation en aval, bref une gouvernance plus autonome, va jouer un rôle décisif. Encore faudra-t-il lancer vraiment ce chantier de la « professionnalisation », dont le terme même qui le désigne fait encore figure de gros mot pour trop d’universitaires.

Moins spectaculaire, un troisième chantier devra s’attacher au financement de toutes les activités universitaires. Il peut s’agir des activités de recherche des doctorants et des post-doctorants, dont la situation est en France indécente. Il s’agit aussi du travail des enseignants-chercheurs : il n’est plus acceptable, à l’époque de l’autonomie des universités, que le salaire mensuel d’un Professeur de 50 ou 55 ans atteigne péniblement 4500 euros – pour ne rien dire de celui d’un Maître de conférences. Que l’autonomie permette au Président d’une université d’ajouter à cette somme de quoi recruter, pour l’originalité de sa spécialisation, tel Professeur d’une université européenne où les salaires sont le double ou le triple de ce qu’ils sont ici sera par soi-même un bienfait. Notamment parce qu’il en résultera, à très brève échéance, la nécessité de se demander ce qu’il faut aussi ajouter aux salaires de nos universitaires pour qu’ils ne soient plus contraints de « faire des ménages » s’ils entendent mener une existence simplement conforme à l’image justifiée qu’ils se font de ce qui est dû à leurs compétences et à leur travail.

Où l’on perçoit que décidément l’adoption de la loi sur l’autonomie des universités ne marque pas la fin, mais seulement le début, depuis longtemps espéré, d’un profond processus de modernisation.

Observatoire européen des politiques universitaires, Université de Paris-Sorbonne (Alain Renaut, Ludivine Thiaw-Po-Une, Geoffroy Lauvau, Justine Martin, Marianne Aubry-Lecomte, Housni Zbagdhi)

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